"Accident, complication" : ...et croy que ce, et ce qu'il estoit moult maigre, lui estoit venu par accident de maladie et non de condicion propre. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 48-49).

Part. passé en empl. adj. "Ordinaire, habituel" : L'acoustumee maniere de son chevauchier estoit de notable ordre à tres grant compagnie de barons et gentilzhommes bien montez et en riches habiz, lui assis sus paleffroy de grant eslite (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 50).

"Apprentissage, enseignement" : Cy dit de la jeunece du roy Charles, et comment c'est grant peril quant admenistracion de bonne doctrine n'est donnée aux enfans des princes. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 17).

"Éducation, charge, responsabilité" : ...à ce propos treuve l'en en maintes escriptures que anciennement aux enfans des roys et princes, comme autrefois ay parlé sur ceste matiere, estoient quis sages maistres philosophes, lesquelz en avoient l'administracion et gouvernement jusques ad ce que ilz fussent parcreus et enforcis (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 18).

Empl. intrans. "S'abandonner à la douleur" : O Dieux ! Comment voions nous les jeunes gens adouler et entrister quant correction, quoyqu'elle leur soit salutaire, leur est presentée (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 24-25).

Part. prés. en empl. adj. : Or regardons, à nostre propos descendent, à la louenge de nostre object et à la matiere emprise, se la noble memoire de la haulte genealogie des nobles roys de France, de qui cellui est descendus, dont esperons principaulment traittier, nous peut aidier en ceste partie comme preambule de gloire non adulant. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 12).

[L'obj. désigne une chose] "Favoriser, encourager" : ...le sage roy anobli de nature par longue genealogie continuée en triomphe, avec ce de Dieu par grace doué de noblece de courage, laquelle lui fist delaissier ignorance en jeune aage, par vertu née d'admonnestement de grant discrecion, jugiant et cognoiscent les folz delis estre prejudiciables, dampnables et hors ordre de faame deue à digneté et trosne royal, desirant delaissier les choses basses et tendre aux hautes beatitudes, porpensa comment et par quel maniere pourroit attraire et aluchier meurs vertueux par continuacion de vie salutaire (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 36-37).

Part. passé en empl. adj. "Dont le nombre a diminué, affaibli" : Le roy Edouart d'Angleterre voiant que la gent, qu'il ot envoyée avec Robert Canole en France, avoient pou esploitié, et petit ou nulz n'estoient retournez en leur pais, et meismement moult appetitiez ceulz qu'il avoit commis es garnisons des terres et forteresses (...) ot conseil d'y envoyer plus grant effort (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 202).

"Service (dans un repas)" : Entre les politiques ordenances instituées par cellui sage roy Charles, affin que oubliance ne m'empesche à narrer en ceste partie ce qui est digne de memoire et singuliere louenge, Dieux ! Quel triomphe ! Quelle paiz ! En quel ordre, en quel coagulence regulée en toutes choses estoit gouvernée la court de tres noble damme, la royne Jehanne de Bourbon, son espose, tant en estat magnificent, comme en honnestes manieres ruillées de vivre, si comme en ordennance de mengiers et assietes, en compagnie, en serviteurs, en habiz, atours et en tous paremens par notable et bel ordre menez cotidienement (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 53-54).

"Susciter, encourager, favoriser" : ...le sage roy anobli de nature par longue genealogie continuée en triomphe, avec ce de Dieu par grace doué de noblece de courage, laquelle lui fist delaissier ignorance en jeune aage, par vertu née d'admonnestement de grant discrecion, jugiant et cognoiscent les folz delis estre prejudiciables, dampnables et hors ordre de faame deue à digneté et trosne royal, desirant delaissier les choses et par quel maniere pourroit attraire et aluchier meurs vertueux par continuacion de vie salutaire (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 37).

De mon autorité. "De ma propre initiative, de moi-même" : ...si ne croye nul que y aie mis mençonge de mon autorite (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 181).

Instrument bas. "Instrument de musique dont le registre est grave" : ...à l'exemple de David, instrumens bas, pour resjoir les esperis, si doulcement jouez comme l'art de musique peut mesurer son, ouoit voulentiers à la fin de ses mengiers. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 45).

Messe basse. "Messe non chantée" : ...retrait en son oratoire, en cel espace estoient basses messes devant lui chantées. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 44).

Champ de bataille. "Combat singulier" : Ycest bon roy, gardant à la ligne la loy de Dieu, comme le Decret deffende soubz peine d'escommeniement les champs de bataille, de quoy on use communement es cours des princes, en ordre d'armes, es cas non cogneus et non provez, comme ce soit une maniere de tempter Dieu, oncques ne vout en son temps consentir telles batailles. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 63).

"Coup, sévices, mauvais traitement" : ...les doivent plus corrigier par bons exemples et paroles introduisans à bonnes meurs que par verberacions ou bateures maistriseuses (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 28). Toutesfoys couvient a l'enfant du prince aultre maniere de faire craindre que par grandes bateures, car par trop aspre voie de courrigier icellui enfant qui est nourri es delices et qui ja sent la grandeur de seigneurie par l'onneur que on lui fait en pourroit en lieu de corection concevoir indignacion, tant aux lettres comme mesmement au maistre, laquele chose seroit a l'empirement de sa discipline et au peril du maistre et peut estre a la santé de l'enfant lequel (CHR. PIZ., Corps policie L., 1406-1407, 6-7).

"Malheur, infortune" : ...cestui sage Charles, roy quint du nom, fu coronné ; lequel, tost après, non obstant le bouillon de si jeune aage, contre la commune maniere des hommes cheminans par le cours de nature, par grace de Dieu et especial don de divine informacion, par les bateures infortunées ja longtemps receues en son reaume, par guerres, pertes excessives et tribulacions infinies, qui souvente fois pevent estre proffitables et salutaires aux vagues humains à cause de adverticence de leur vie inique et recognoissance de leur Createur, fu enluminé de clere cognoiscence (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 20).

"Canon" : On doit commencier l'assault par trait et par drecier eschieles, par miner et faire vois dessoubz terre, par engins et mangonneaux et canons, qui fort trayent (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 230).

"Ardeur, exaltation, énergie" : ...or sont faillies les impetueuses chaleurs, que jeunece souloit procurer (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 33).

Champ de bataille. "Combat singulier" : Ycest bon roy, gardant à la ligne la loy de Dieu, comme le Decret deffende soubz peine d'escommeniement les champs de bataille, de quoy on use communement es cours des princes, en ordre d'armes, es cas non cogneus et non provez, comme ce soit une maniere de tempter Dieu, oncques ne vout en son temps consentir telles batailles. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 63).

"Se charger (de nourriture), se gaver" : Son mengier n'estoit mie long et moult ne se chargoit de diverses viandes (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 44-45).

Subst. masc. Au clair. "Clairement" : Car je ne compris pas, sanz faute, Au cler la grant soubtilté d'elles (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 104). ...mais, consideré tout ensemble, qui bien au cler y veult regarder, je tiens que ma parole sera veritable trouvée. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 166-167).

"Audience, réception" : Lui levé de table, à la collacion vers lui povoient aler toutes manieres d'estrangiers ou autres, venus pour besoingnier à lui. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 45).

Commettre qqc. à qqn. "Placer qqc. sous la garde de qqn, confier qqc. à qqn" : Affin qu'encore plus sceusse Son fait mieulx et apperceusse Me volt commettre un sien message (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 33). Nef bien garnie, grande et preste Ymeneüs adonc appreste, A mon patron bien la commet (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 46). Et ce seroit chose tres convenable et pertinent aux causes des cas divers et particuliers, dont la cognoiscence leur est imputée et de droit commise, de quoy ne pevent avoir introduction des loys, se n'est par estranges expositeurs (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 16).

En partic. Commettre qqc. à + inf. +à qqn. "Charger qqn de faire qqc." : ...tres debonnairement s'arrestoit à oïr leur supplicacions, desquelles passoit charitablement les raisonnables et piteuses ; les plus doubteuses commettoit à visiter à aucun maistre de ses requestes. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 44).

"Gens des villes, bourgeois" : ...et dit ad ce propos le dit livre que se le prince ou chevetaine de l'ost a mestier de gent de commune, qu'il doit eslire gens de mestiers plus de bras travaillans (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 189).

"Ville franche, ville affranchie que les bourgeois administrent eux-mêmes" : ...comme les communes de Flandres par mauvais conseil se furent rebellées contre leur seigneur (...) pour ce, par son conseil y ala le roy et toute sa baronnie, à assemblée banie moult noble et moult redoubtable (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 163).

Qui bon conseil croit, honneur et chevance acquiert : ...et par estre mennez et gouvernez en tous ses fais par les susdiz suppellatifz, comme il sera cy après declairié, s'en ensuivi vray le proverbe, qui dit : Qui bon conseil croit et quiert, Honneur et chevance acquiert. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 42).

Rem. Hassell 82, C281

"Qui fait preuve de fermeté, de constance" : ...cuer en vous constant prenez ! (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 65). Ce roy singulierement amoit gens coustans en vertu (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 101).

Au fig. : Si avons cause d'esperer, à l'aide de Dieu, et n'est point de doubte, France estre continuée en bonne convalescence et prosperité (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 179). ...pour ce tout ainsi que les hommes prudens lesquelz sont curieux de leur santé veulent avoir le conseil des medecins, posé qu'ilz ne sentent nulle molesté de maladie, mais a celle fin qu'ilz puissent vivre en convalescence, leur plaist avoir regimine de preservacion de santé. (CHR. PIZ., Corps policie L., 1406-1407, 171-172). Autre derrision ne mocquerie n'est devant ta face, fors seulement pechié, que tu hes, laquelle mocquerie est tant encharnee en moy que la santé et convalescence de ignoscence ne me peut aprocher. (CHR. PIZ., Psaumes allég. R., 1409, 97).

Empl. trans. "Couper, trancher" : Item, avoir un fer courbe aussi comme une faussille, et soit atachié à une longue hante, et de ce fer bien trenchant coper les cordes des voiles, par ce ne sera la nef si convenable à combatre. Item, à crochez de fer et à crainpons atachier la nef de leur anemis à la leur, affin que ilz ne puissent eschapper quant on a la force sur eulx. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 241).

"Déroulement, développement, succession" : Et ainsi par continuel ordre, le sage roy bien moriginé usoit le cours de sa vie. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 48).

Part. passé en empl. adj. "Qui n'a pas achevé sa fermentation (d'un vin)" : ...si advient aucune fois par accident de froidure ou gelée ycellui vin nouvel cueilli estre vert cru et mal proffitable, comme cellui qui n'est mie en boiçon ; mais, lui laissié en tonneaulx croupir au long d'iver, à la gellée, avient souvent que celle verdeur se tourne en bon vin et en meureté couvenable (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 30).

"Qui a sujet de craindre qqc., sujet à qqc." : ...tant en fut afoiblis et debilités que toute sa vie demoura tres palle et tres maigre, et sa complexion moult dongereuse de fievres et froidure d'estomach (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 132).